La matière filmique de Riverboom a été retrouvée vingt ans après sa captation, par une sorte de hasard dont le film de Claude Baechtold est truffé. En 2002, ce jeune suisse, typographe de formation, n’a plus rien à perdre : ses parents adorés viennent de mourir dans un tragique accident de la route, il accepte donc sans réfléchir la proposition au débotté de Serge Michel (futur directeur des rédactions du Monde, alors sorte de Tintin survolté) de le suivre en Afghanistan, documenter l’offensive internationale menée par Etats-Unis contre le régime des talibans. Le poupin Serge Michel travaille alors comme grand reporter pour le Figaro et s’est adjoint les services d’un jeune photographe tête brulée, Paolo Woods. Cet improbable trio de pieds nickelés débarque dans un pays en pleine recomposition, sous tutelle des forces internationales mais également aux prises avec des chefs de guerre revenus à la faveur du départ des talibans.
Alors qu’ils décident, entassés dans un tacot, de refaire le périple jadis effectué par l’aventurière Ella Maillard dans l’espoir d’accéder à une véritable compréhension du pays, Claude Baechtold se met à filmer compulsivement leur road trip à l’aide d’une caméra numérique achetée dans un bazar de Kaboul. Monté comme une comédie, souvent désopilant, Riverboom est en réalité moins un documentaire sur l’Afghanistan du