Gros mea culpa d’avance car nous nous sommes rendus à la projection du nouveau long métrage du Britannique Andrew Haigh (Week-end, 45 ans…), Sans jamais nous connaître (All of Us Strangers son titre original), avec une grosse crainte. Celle de devoir assister une fois de plus – une fois de trop – à la parade nuptiale à l’écran de deux sémillants acteurs à popularité ascendante et abonnés à la salle de sport – ici les très beaux Irlandais Andrew Scott et Paul Mescal (prêtre canon de Fleabag versus daddy divorcé d’Aftersun) – se tournant autour à se chuchoter à l’oreille quelques civilités frissonnantes pour finir, après un trop long edging en guise d’intrigue du pauvre (une manière d’atteindre l’orgasme tout en le retenant pour mieux exploser plus tard), par unir leurs pectoraux orangés et leur sueur en voie de condensation ultrafumante dans un énorme chambardement de flares visuels et de tonalités pastels doucereuses. Peut-être, il est vrai, étions-nous encore un peu traumatisé du pompeux Saltburn sur Prime et de ses scènes racoleuses, film qui venait tout juste de nous ensevelir sous sa com «homoérotico-bromancielle».
Emprise cotonneuse et mutique
Or Sans jamais nous connaître se trouve être un film déroutant en ce qu’il change vraiment de cap en cours de route, infiniment délicat, sans compter qu’il évite les lieux commun