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Libération
Critique

«Saw X» : sadique, en gore une fois

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La franchise de torture-porn revient à ses origines dans son dixième volet, avec un célèbre serial killer toujours aussi répugnant.
La poupée ventriloque de Jigsaw. (Alexandro Bolaños Escamilla/Lionsgate)
publié le 25 octobre 2023 à 4h04

Enfin un bon «film de vieux». Les personnages de Kramer et d’Amanda sont morts depuis longtemps (Saw II, 2005), pas les comédiens. Aussi pour ressusciter les uns suffirait-il de raviver les seconds, l’acteur Tobin Bell et l’actrice Shawnee Smith, vingt ans de plus au compteur tout de même. C’est dire que le côté «raccord pas raccord» de l’ensemble, patchwork narratif et greffes de peaux recousues en aberration temporelle, est un des plaisirs sans malice que procure la franchise Saw en jeu de puzzle. En situant le récit du X entre le I et le II, au moment où John Kramer apprend qu’il est atteint d’un cancer au cerveau, la série la plus prolifique de torture-porn revient donc à ses origines, à son serial killer intact et vieilli, Jigsaw reprenant du service et du sévice comme au premier jour du jugement dernier.

La première partie, qui tient sur la première heure, est une grande exposition sans jets de sang – à une exception près de délire halluciné par le malade, yeux aspirés. L’horreur encore absente, place à l’accablement de John Kramer se sachant condamné, devenant la dupe crédule d’une mise en scène de charlatans qui, à l’instar de tant de fripouilles ès-médecines parallèles, se font passer pour scientifiques. Le film de facture classique, élégante, prend son temps, Mexique et référence aux sacrifices aztèques. La deuxième partie vire en excès contraire, bascule da