Schirkoa, la cité des fables va d’abord vous permettre de briller en soirée et de coller vos convives sur la question : «Dans quel film trouve-t-on au casting Asia Argento en sirène DJ dans son bain et maman de Gaspar Noé, aux côtés du cinéaste fleuve philippin Lav Diaz en poète suicidaire et de Golshifteh Farahani en prostituée avec un sac en papier numéroté sur la tête ?» Voilà un bref échantillon de l’incongruité du film d’animation de l’Indien Ishan Shukla, sorti en salle mercredi 1er janvier, à partir de son propre court métrage, qui part d’un air connu pour proposer une expérience d’arythmie singulière. Soit un personnage coincé dans une dystopie, en quête d’une porte de sortie. «197A» est fonctionnaire à Schirkoa, cité-Etat à la Blade Runner où, par souci d’égalité et de sécurité, tout le monde porte donc sur la tête un sac en papier kraft avec deux trous pour les yeux, comme dans une partie de Sims. Dehors, il y a Konthaqa, genre de Goa plus bigarré et hédoniste, où s’épanouissent les «anomalies», hybrides mi-humains mi-animaux, contre lesquels Schirkoa a construit tout un discours xénophobe. «197A» s’éveille à la révolte mais le réalisateur agence les péripéties selon un rythme drôlement zen, à l’encontre du tout-venant de l’animation occidentale ou japonaise qui veut tensions et climax à tout prix. L’anim
Film d'animation
«Schirkoa, la cité des fables» d’Ishan Shukla, l’enfer est dans le sac
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Le film rompt avec la dichotomie «moi contre le système qui me broie». (Dissidenz Films)
par Léo Soesanto
publié le 4 janvier 2025 à 13h32
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