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HLM

«Scrapper», marmot doux

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Dans son premier film, Charlotte Regan dépeint les aventures d’une gamine espiègle de cité londonienne. Un conte mignon sans prétention.
Lola Campbell dans «Scrapper». (Star Invest Films France)
publié le 10 janvier 2024 à 4h12

«Scrapper» est un terme d’argot britannique dont la traduction tomberait quelque part entre «galérien» et «bagarreur» – un genre de Sisyphe de la dèche qui garderait, malgré tout, une certaine motivation. Dans ce premier film de Charlotte Regan, le «scrapper», c’est Georgie, une gamine de 12 ans, tête d’écureuil, cheveux tressés, maillot de West Ham taille XXL, qui vit seule dans un HLM de la banlieue de Londres après le décès de sa mère. Elle a fait croire aux services sociaux qu’elle est sous la supervision d’un oncle – en fait, le caissier de la supérette du coin, qui lui enregistre des messages vocaux – et passe ses journées à tirer des vélos avec son ami Ali, appareil dentaire, survêtements en polyester, naïf, balourd, mais grand cœur. La situation va se compliquer avec l’apparition subite de Jason, le père de Georgie, qu’elle n’a jamais connu – il a mis les voiles avant sa naissance. S’ensuit une confrontation qui, on s’en doute, finira plutôt bien, le film baignant dans une tendresse âpre qui rend à peu près tout ce qu’il se passe à l’écran digeste et agréable, mais aussi sans grande surprise, ni grande saveur.

L’entreprise est sincère – Charlotte Regan dit qu’elle a eu envie de faire «un film sur la classe ouvrière qui exprime aussi une certaine joie de vivre», et de ce point de vue le contrat est techniquement rempli. Scrapper est une comédie qui réussit à se jouer des clichés miséroïdes, du décor général (une cité-lotissement bardée de couleurs, plus p