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Entretien

Sean Price Williams, réalisateur de «The Sweet East», et Talia Ryder : «On adore la nature expérimentale des Etats-Unis»

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Origine modeste, éloignement des grandes villes, standardisation du cinéma indépendant… Sean Price Williams et l’actrice principale de son premier long métrage, rencontrés par «Libération» à Paris, partagent un vécu dans les marges et un certain tropisme pour l’Amérique «décrépie».
Talia Ryder et Sean Price Williams à Paris le 29 février 2024. (Yann Rabanier/Modds pour Libération)
publié le 12 mars 2024 à 18h52

«C’est un truc de dingue, de pouvoir vivre son rêve quand on vient d’une famille de la classe ouvrière.» Sean Price Williams s’exprime au nom de trois personnes – au moins. Lui-même, qui réalise son premier long métrage en tant que cinéaste après une décennie à travailler dans un vidéoclub et quinze ans à photographier les films des autres (les Safdie, Michael Almereyda, Alex Ross Perry) ; Talia Ryder, l’actrice principale dudit film ; et Lillian, la protagoniste que Ryder interprète, en fugue intrépide dans les confins, cryptes et marges de la côte est américaine. Manière de nous dire que Williams, grande gigue quadra sous crinière épaisse et grosse barbe poivre et sel, et Ryder, menue, œil perçant, majeure depuis moins d’un an, ont plus d’un point commun, et que ce film qu’ils portent ensemble, The Sweet East, parlent d’eux et d’où ils viennent quasi à égalité.

«Je suis originaire de Buffalo. J’ai déménagé à New York à 12 ans pour jouer dans une comédie musicale [Matilda, ndlr]», resitue l’actrice (et chanteuse, et danseuse) après que le cinéaste a interprété pour nous la dernière image du film (sans rien divulgâcher, on la voit repartir sur la