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Sélection officielle du Festival de Cannes : les 5 films qu’on attend

Justine Triet, Jonathan Glazer, Jean-Bernard Marlin… A l’ouverture de la 76e édition du Festival, les critiques de «Libé» font le point sur les films les plus attendus de la sélection officielle.
«Jeunesse (le Printemps)» de Wang Bing. (Les Acacias)
publié le 16 mai 2023 à 7h02

Jeunesse (le Printemps) de Wang Bing

En compétition. Première sélection en compétition pour cet immense cinéaste chinois découvert avec la sortie française en 2004 d’A l’ouest des rails, Jeunesse est une plongée dans le milieu de la confection de la province du Zhili dans la région de Shanghai. Wang Bing a tourné avant l’épidémie de Covid, accumulant 2 600 heures de rushs dont on n’ose imaginer comment il s’y est pris, avec son équipe de montage, pour en extraire l’or pur de ces fresques documentaire.

The Zone of Interest de Jonathan Glazer

En compétition. La première image diffusée par Jonathan Glazer de The Zone of Interest, son premier long métrage depuis le prodigieux Under the Skin il y a dix ans, est celle bucolique d’un groupe d’amis au bord d’un lac. C’est là que Rudolf Höss, SS-Obersturmbannführer commandant du camp d’Auschwitz-Birkenau, et sa femme Hedwig, «aspirent à se bâtir une vie de rêve pour leur famille et une maison avec jardin à côté du camp». La caméra passera-t-elle du côté du camp ? Le roman de Martin Amis à l’origine du film le laisse présager, mais il est précisé dans la présentation très lacunaire que l’adaptation est libre. La moindre des choses – on escompte être surpris et décontenancé.

Salem de Jean-Bernard Marlin

Un certain regard. Révélé en 2018 avec Shéhérazade, qui fut projeté à la Semaine de la critique, prix Jean-Vigo et césar du meilleur premier film, Jean-Bernard Marlin tourne à nouveau dans sa ville natale, Marseille, pour une histoire d’amour et de guerre des clans, de confrontation au chaos social et à la folie paranoïaque. Interviewé en 2019 dans Libé, le cinéaste, fils de routier, issu d’un milieu de débrouille, disait : «L’absence d’argent à 16 ans, à Marseille, te fait péter un plomb, ça rend fou. J’ai passé des étés à tourner en rond, et j’ai l’impression que ce que j’essaie de faire parler de ça, l’absence de boulot et de perspectives.»

Anatomie d’une chute de Justine Triet

En compétition. Le nouveau Justine Triet, cinéaste française dont chaque film est d’habitude encore meilleur que le précédent – où s’arrêtera-t-elle ? – donne envie pour cette raison même, et par ce qu’on sait de son récit. Une romancière, jouée par la super Sandra Hüller (Toni Erdmann) y est soupçonnée d’avoir tué son compagnon dans leur maison de haute montagne. Swann Arlaud, Antoine Reinartz, Camille Rutherford, Samuel Theis et le jeune Milo Machado Graner complètent la distribution de ce film de procès coécrit, pour ne rien gâcher, avec Arthur Harari (Onoda).

La Chimère d’Alice Rohrwacher

En compétition. La cinéaste italienne était en compétition en 2018 pour Heureux comme Lazzaro (Lazzaro Felice), prix du scénario, et à nouveau à Cannes l’année suivante au jury sous la présidence d’Alejandro González Iñárritu. Son nouveau long métrage qui concourt pour la palme d’or se déroule dans les années 80, en Toscane, sur les traces d’un jeune archéologue anglais enquêtant sur un trafic illégal d’artefacts étrusques.