Des arc-en-ciels partout : dans le film d’animation d’Ugo Bienvenu, dans les rues de la pride filmée par Hafsia Herzi, la preuve que la tempête Benjamin est loin ? Bon antidote aux rafales de vent, se ruer sur notre sélection hebdo des films à l’affiche qu’on ne saurait que trop vous recommander…
«La Petite Dernière»
de Hafsia Herzi (1 h 46)
«Je m’appelle Fatima Daas.» Qui a lu la Petite Dernière se souvient de la phrase qui revient ouvrir chaque chapitre, litanie de la nomination, chapelet de l’identité et ses contradictions, ses complications. D’un roman psalmodié, minimaliste, où l’autobiographie se tisse à partir de quelques fils sans cesse entrecroisés, défaits et recommencés, Hafsia Herzi a tiré un film qui a d’abord l’air d’oublier cette forme au profit des conventions de narration du cinéma français, mais qui s’avère à chaque scène plus mystérieux et fidèle à son modèle, cherchant comme lui à dessiner en creux, entre les lignes, le lieu neutre de l’émotion pure. Le film scénarise, adapte, représente, remplit d’images, de lieux et de visages le canevas du livre de Fatima Daas, et pourtant quelque chose en lui résiste à cette affluence, vibre autrement que de natura