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Cinéma

«Septembre sans attendre» de Jonás Trueba, une fête qui déchire

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Retrouvant ses acteurs fétiches, le cinéaste espagnol signe une comédie douce-amère sur la fin d’un couple qui décide de célébrer sa rupture, jouant de la répétition des dialogues et des situations jusqu’au vertige.
Ale et Alex se séparent après quinze ans de relation et ont décidé que ce n’était pas grave. ( Arizona Distribution)
publié le 27 août 2024 à 16h30

Ils ne vieilliront plus ensemble, où est le problème ? Ale et Alex se séparent après quinze ans de relation et ont décidé de ne pas en faire un fromage, à la différence de leurs amis pour qui ils campaient le couple idéal, indestructible. Mieux, ils organisent une fiesta avec tous leurs proches, bien décidés à conclure dans la joie plutôt que dans les larmes. Rien ne sera dit sur le motif de cette rupture, et cette indétermination lui donne des airs d’inévitable. C’est le «voilà, c’est fini» de ceux qui n’ont pas prévu de se haïr ni de se déchirer, partagent encore un lit à l’amiable et finissent les phrases de l’autre par habitude, comme si la complicité était l’autre nom de l’usure. On aura vu les deux mêmes, ou presque, tomber amoureux dans Eva en août, et se laisser rattraper par les questions obsédantes de l’engagement dans Venez voir. Non pas qu’il importe d’avoir vu les «épisodes précédents» pour être saisi par la tension mélancolique qui les suit à la trace. L’Espagnol Jonás Trueba ne semble pas avoir prémédité u