Au sein de la filmographie versatile, éclectique et fournie de Sergio Martino, piccolo maestro discret mais efficace du cinéma d’exploitation transalpin, dont il aura épousé à peu près tous les genres (mondo, western, thriller, polar urbain, horreur, fantastique animalier, cinéma postapocalyptique, sexy comedy, etc.), les giallos composant «la Trilogie du vice» – l’Etrange Vice de Mme Wardh, Toutes les couleurs du vice et Ton vice est une chambre close dont moi seul ai la clé – forment sans nul doute parmi les plus riches et envoûtantes contributions à ce genre popularisé dans les années 60 et 70 par Mario Bava et Dario Argento, conjuguant érotisme, violence graphique, récits tortueux et formalisme baroque. La présence inquiète de la sculpturale et magnétique Edwige Fenech à l’affiche des trois films réunis dans un superbe coffret édité par Artus Films – qui poursuit avec bonheur son exhumation des pépites du bis italien – n’étant certes pas le moindre des atouts. Egérie du cinéaste (et accessoirement épouse de son frère, le prolifique producteur Luciano Martino), «la Fenech» irradie sous le pinceau luminescent et la caméra fascinée du réalisateur qui en fait le médium idéal d’un cinéma entièrement dédié à sa beauté sensuelle et mystérieuse. Comme si à elle seul
Ça ressort
Sergio Martino, le vice prodigue
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«Toutes les couleurs du vice» (1972). (Artus Films)
par Nathalie Dray
publié le 4 juin 2024 à 16h54
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