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Cinéma

Shabana Azmi, cinquante ans de ciné indien engagé

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L’actrice, dont le nom est à l’affiche de plus de 160 films, sera de passage à Nantes la semaine prochaine. L’occasion de revenir sur sa carrière et ses multiples combats sociétaux.
Shabana Azmi dans «Ankur», de Shyam Benegal (1974), le film qui lança sa carrière. (Blaze Films. Shemaroo Entertainment)
publié le 16 novembre 2024 à 18h37

L’aura internationale de Catherine Deneuve, les choix artistiques d’Isabelle Huppert, les manières sans chichis de Virginie Efira et l’engagement tous azimuts d’Angelina Jolie. Le mélange tient du délire ou de l’argumentaire savamment ficelé – c’est pourtant le moyen le plus simple de décrire à qui ne la connaîtrait pas encore Shabana Azmi, star du cinéma indien qui célèbre cette année ses 50 ans de carrière, avec plus de 160 films au compteur – sans compter une dizaine de passages au théâtre. Un monument, un vrai, forcément trop méconnu ici, où les productions indiennes ne circulent toujours qu’au compte-goutte et restent mal considérées, et qui fera la semaine prochaine un crochet par Nantes, au festival des Trois Continents, où elle viendra présenter cinq de ses films les plus emblématiques.

Née en 1950, fille du poète ourdou Kaifi Azmi et de l’actrice Shaukat Azmi, Shabana a, comme elle aime à le répéter, «essentiellement eu de la chance». Sortie major de l’Institut du cinéma de Pune et immédiatement bombardée de propositions, elle doit en effet son rayonnement au premier film dans lequel elle a choisi de tourner, Ankur de Shyam Benegal, en 1974. Futur pilier de ce que l’on appellera le cinéma «parallèle», courant qui s’inscrit dans la continuité des films de Satyajit Ray et Ritwik Ghatak, av