Plonger notre regard dans ce que la France a de moins avouable, ses noirs desseins et son versant obscur, radiographier sous divers angles une certaine indignité nationale, c’est ce à quoi travaillent avec des moyens et des effets on ne peut plus dissemblables Olivier Dahan dans son biopic Simone, le voyage du siècle et Philippe Faucon dans les Harkis. Dahan, qui avait disparu des radars depuis huit ans et son film sur Grace de Monaco, nous propose sous la forme d’un kaléidoscope non chronologique comme l’était déjà la Môme, son film à succès sur Piaf en 2007, le portrait d’une icône française portée par de justes combats. Mais dès le début, où le film attaque sur les débats désormais légendaires sur la légalisation de l’avortement, les arguments des députés – lourdement soulignés ici dans leur haine vociférante par des gros plans sur leurs bouches dégueulant d’arguments rétrogrades –, font remonter les spectres d’une tenace mentalité collabo quand par exemple un élu UDF accuse la ministre de la Santé de vouloir jeter des embryons
Analyse comparée
«Simone» et «les Harkis», le passé sous silence
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«Simone, le voyage du siècle» d’Olivier Dahan, est un lourd biopic tandis que les «Harkis» de Philippe Faucon est davantage elliptique. (Pyramide Films et Warner Bros Fr)
par Didier Péron
publié le 12 octobre 2022 à 7h05