Menu
Libération
Rom com

«Simple comme Sylvain», même pas niais

Article réservé aux abonnés
Idylle contrariée entre une prof de philo et un ouvrier, cette comédie de Monia Chokri aux accents rétro se révèle plus autocritique et habile que prévu.
Magalie Lépine-Blondeau (Sophia) et Pierre-Yves Cardinal (Sylvain). (Monia Chokri/MK Production)
publié le 7 novembre 2023 à 21h12

Dans le genre comédie bourgeoise sur les rapports entre l’amour et la lutte des classes, Simple comme Sylvain de la cinéaste et actrice québécoise Monia Chokri aurait pu être tellement pire que tout le monde s’accorde à y voir une bonne surprise. Tout son propos est justement de trouver un équilibre instable entre le gênant et le subtil, entre la lourdeur et une certaine complexité. Qu’il y arrive complètement ou pas, le film, comme le sous-entend son titre, n’est en tout cas pas si «simple», il est même plutôt sophistiqué : tout élément y étant toujours au carré, porté à une sorte d’indécidable second degré, qui est celui de la comédie, tout en cherchant à garder un fond, inatteignable, de sérieux ou de gravité.

Image d’Epinal

Sophia, prof de philo (Magalie Lépine-Blondeau) en couple depuis un peu trop longtemps avec un intello (Francis-William Rhéaume), tombe folle amoureuse de Sylvain (Pierre-Yves Cardinal), l’ouvrier embauché pour faire les travaux dans leur «chalet» de campagne. Malgré le désir immense qui les aimante l’un à l’autre, les différences sociales entre eux et l’hyperindividualisme contemporain constitueront de sérieux obstacles à leur idylle torride. Simple comme Sylvain raconte une histoire cliché, mais qui est surtout une histoire de clichés : où les clichés sont les personnages