Elisabeth d’Autriche, aristo bohème, Riot Grrrl avant la lettre, grand tempérament, maniaco-dépressive et cocaïnomane, cruelle et céleste, pourquoi pas. Anachronique en somme, cependant enfin fidèle à elle-même. Après le beau Corsage au cinéma et la passable série The Empress sur Netflix, voici encore Sissi impératrice (1837-1898), définitivement extraite de l’enfance joufflue et des chromos meringués avec Romy Schneider, établie femme adulte et tourmentée, idole fofolle et dame de fer libre mais pas libérée, tentant de contrôler sa vie impériale ennuyée, son corps trop maigre, son entourage immédiat, ainsi de sa dame de compagnie nouvellement nommée – et le «moi» du titre : Irma Sztáray, comtesse hongroise dont le film de Frauke Finsterwalder a choisi d’adapter le journal très librement.
Mobilité de visage fascinante
Il s’agit à point nommé d’une fantaisie au sens musical, variation sur des airs connus modernisés, figure revisitée de royauté rebelle en la compagnie quasi exclusive et esthète des femmes. Dès le début résonne Glory Box de Portishead, tôt suivi par Le Tigre, puis Nico à la B.O. La greffe force le trait moderniste, annonçant la couleur d’insolence désinvolte qui rappelle le glam-punk destroy d’un Ken Russell quand le prenait de s’atteler à des reconstitutions de romantisme indiscipliné (Women in Love), mauvais goût affiché, goût des fluides corpo