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Biopic

«Springsteen : Deliver Me From Nowhere», un «Boss» sans relief avec Jeremy Allen White

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Le film sur le chanteur à l’époque de son album «Nebraska» (1982) propose une lecture sage de cet épisode dépressif mais hypercréatif de la rockstar.

Jeremy Allen White, sex-symbol de «The Bear», manque d’explosivité dans le biopic sur Springsteen. (20th Century Studios/20TH CENTURY STUDIOS)
ParSabrina Champenois
Journaliste - Société
Publié le 21/10/2025 à 17h35

«Deliver Me From Nowhere» («délivre-moi de nulle part») : la supplique revient au moins à trois reprises dans la discographie de Bruce Springsteen. Dans les morceaux Living on the Edge of the World, Open All Night et State Trooper. Elle est généralement précédée de «Hey ho rock and roll» ; la musique comme planche de salut, donc. L’intéressé l’a lui-même amplement documenté, notamment dans Born to Run, son autobiographie parue en 2016, et lors de son seul en scène à Broadway en 2018, mais aussi au cours d’interviews : la dépression a été une compagne au long cours, qui l’a fait frôler régulièrement l’abysse, notamment au début des années 80. Pour preuve Nebraska, son sixième album sorti en 1982. Un astre noir, acoustique, épuré jusqu’à l’os, sépulcral, qui a pris tout le monde de court, tant Springsteen avait jusque-là montré l’inverse, «Boss» charismatique d’un E Street Band jubilant, capable de marcher sur l’eau – The River, l’album précédent, avait amorcé un emballement planétaire.

Deliver Me From Nowhere, le film (adapté d’un livre éponyme paru en 2023), raconte les coulisses de cette sublime sortie de route. Springsteen lui-même en a validé l’élaboration, est de la promo ; il est joué par Jeremy Allen White, propulsé sex-symbol chiffonné par l