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«Stars at Noon» de Claire Denis, ça n’en jetlag pas

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Claire Denis parachute Margaret Qualley et Joe Alwyn en amants terribles au Nicaragua, dans une intrigue ultrafumeuse qui manque d’idées.
Margaret Qualley et Joe Alwyn jouent à qui sera à la fois le plus irrésistible et le plus désespéré. (Ad Vitam Distribution)
publié le 13 juin 2023 à 21h23

Reparti de Cannes 2022 avec le grand prix, Stars at Noon de Claire Denis nous arrive aujourd’hui, mais comme sorti d’une autre époque : adaptant une nouvelle de l’écrivain américain Denis Johnson, écrite en 1986 et qui se déroulait en pleine révolution sandiniste, la cinéaste choisit de situer l’histoire dans le présent de son tournage (la pandémie, ses masques à porter même par 40 °C à l’ombre, ses tests PCR en guise de passe frontières) mais insuffle une atmosphère curieusement surannée à l’aventure moite de ses deux héros.

Nuits blanches sexy

Renonçant à toute précision sur les ramifications d’une intrigue ultrafumeuse, elle parachute Margaret Qualley (aperçue chez Tarantino en hippie fan de Charles Manson) et un Anglais beau gosse (Joe Alwyn, chemise blanche impec et mode vocal fry activé) dans les zones interlopes de Managua et leur promet des nuits blanches sexy et des réveils blafards, à se demander comment quitter une ville de plus en plus hostile. Ces amants terribles, décalqués par un jetlag qui ne passe pas et des apéros un peu trop fréquents, jouent, de séquence en séquence, à qui sera à la fois le plus irrésistible et le plus désespéré. Affichant une morgue à toute épreuve et