Il repartira en métro, mêlant sa haute silhouette efflanquée au flux des passagers de Stockholm, en cette fin de mois de juin anormalement chaude. Stellan Skarsgard a beau être un monument national – on le rencontre au Dramaten, le théâtre dramatique royal, où il ne vient guère plus car, lorsqu’il est là, les spectateurs le regardent davantage que la scène, dit-il – mais, est-ce le plein jour, son calme un peu dégingandé, l’affairement de tous, on le voit disparaître dans la foule clairsemée sans que personne ne l’arrête.
Stellan Skarsgard a passé dix-sept ans à jouer dans ce grand bâtiment art nouveau face à la Baltique, où il est resté longtemps inconnu du reste du monde avant d’être présent à peu près partout, et de jouer avec tout le monde. A 74 ans, il est le seul comédien à pouvoir se flatter d’être passé devant la caméra d’Ingmar Bergman, de David Fincher et Gus Van Sant. Citons aussi Lars von Trier (six fois) et puis Mamma Mia, les films Marvel (Thor et