Superman commence dans un fracas, avec un corps projeté à la vitesse d’un boulet de canon dans la banquise : le premier indice que de la vie va se manifester dans le film, une surprise à l’heure où les blockbusters de super-héros n’ont jamais semblé si engoncés, déprimés, dévitalisés. Missionné de son propre chef de faire décoller le «DCU», nouvel univers partagé dont il est à la fois le grand ordonnateur et le gestionnaire, le PDG James Gunn, par ailleurs cinéaste empathique, reconnaissable à son humour un peu gamin et ses satires inoffensives, nous projette in medias res dans un monde incongru et débordant de couleurs vives, de dieux sympas, de monstres marrants : Superman est moins un début qu’une profession de foi. Pour s’amuser dans un film de super-héros en 2025, après vingt ans, 150 films et séries dont une flopée consacrée à l’übermensch de la planète Krypton et autant de yottalitres de jus de cerveau déversé dans l’océan, Gunn nous dit : il faut que ça foisonne, que ça lévite.
Que ça tintinnabule – et sans verser dans la naïveté d’un Tintin cavalant autour de la Terre en occultant les abjections du réel, on songe plus d’une fois