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Cannes canapé

Sur la Croisette, Tom Cruise rêve de devenir une archive

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Chaque jour, la critique Camille Nevers observe la Croisette sans y être.
Tom Cruise lors du survol du Palais par la Patrouille de France pour la première de «Top Gun : Maverick», à Cannes mercredi. (Petros Giannakouris/AP)
publié le 19 mai 2022 à 17h04

«It’s like your life in ten minutes.» («C’est comme ta vie en dix minutes.») Tom C., VRP de soi

A Cannes tout est hommage in motion ou aspire à le devenir. Tôt ou tard. Devenir archive, reboot, restaurable, au choix – le recyclable ou l’amnésie. Tel scandale oublié mute en cérémonial, un blockbuster assez vieux peut passer pour franchise patrimoniale. Il y a moins de temps qui sépare la Maman et la Putain de Top Gun que celui-ci de sa suite, Maverick. Treize ans contre trente-six. La vie festivalière devient comme la bande-annonce rétrospective de soi : edge of tomorrow, Cruise ou Jean-Pierre Léaud. Imprimons la légende. Quelques minutes d’extraits déroulés sur l’écran de l’amphithéâtre Lumière, ou trois heures quarante de noir et blanc tremblant à Cannes Classics. Le «control freak Maverick» (Cruise) ou le «révolutionnaire réactionnaire» (Eustache) ont un point commun : le premier est fils d’ingénieur électricien, le second eut pour seul diplôme un CAP en électricité. Cruise pile dyslexique, Eustache électron dépressif. L’un danse, l’autre chante, travail d’équipe.

Cannes serait, aussi, u