Très vraisemblablement, The Creator sera perçu comme le Goliath de cette semaine en France, rival d’une myriade de petits David produits localement que le public solidaire ira voir en escomptant participer à quelque résistance culturelle. C’est bien normal, The Creator est produit par 20th Century Studios (la Fox) sous pavillon Disney, c’est un film de science-fiction à grand spectacle mettant en scène une sorte de guerre mondiale, tourné en langue anglaise avec des acteurs principalement américains, dont les images sont truffées d’effets spéciaux mis en œuvre par l’emblématique entreprise Industrial Light & Magic.

Et pourtant, c’est un prototype, et un pari. Lancé par un cinéaste britannique loin d’être un faiseur interchangeable, certes auréolé du succès du meilleur long métrage Star Wars depuis que l’univers fondé par George Lucas est passé dans le giron de Disney (Rogue One), mais qui n’a rien réalisé depuis, et qui avait autant en tête de proposer une histoire originale et défranchisée (une rareté dans le contexte du blockbuster contemporain) qu’une manière de le réaliser qui vienne remettre en cause le modus operandi du film à gros budget actuel. «Au départ, je cherchais une idée qui me permette de réaliser un film comme je l’ai toujours rêvé, c’est-à-dire qui combine les avantages du ci