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«The Fabelmans» : Steven Spielberg lève le rideau sur lui-même

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Primé lors d’une cérémonie des Golden Globes en perte de crédibilité, le long métrage du cinéaste signe la fin d’une ère et échoue à trouver le public qu’il aurait mérité. On ne peut que se désoler que ce très grand film ne s’adresse finalement plus qu’aux cinéphiles.
Steven Spielberg sur la scène des Golden Globes le 10 janvier, recevant un trophée pour «The Fabelmans». (Earl Gibson for the HFPA/Reuters)
publié le 11 janvier 2023 à 16h36

«Je fuis cette histoire depuis que j’ai 17 ans.» Grosse émotion, des deux côtés du pupitre, dans le discours de Steven Spielberg au moment de recevoir lundi soir le Golden Globe du meilleur réalisateur de l’année, qu’il a d’emblée dédié à ses trois sœurs, à son père et à sa mère, Leah Adler, «exultante de fierté» en yiddish dans le texte (kvelling). Le moment était opportun pour cet autographe à ses proches, puisque The Fabelmans, qui aurait pu s’appeler «The Spielbergs», les raconte sans filtre et selon les souvenirs intimes du cinéaste, à l’époque où ils étaient une famille unie, dans les années 50 et 60. Film autobiographique et fantasmagorique d’un seul geste, récit d’apprentissage qui narre à travers le voile infime d’une fiction de polichinelle (Fabelman signifie littéralement «ceux de la fiction») la découverte du cinéma, du secret, de l’amour et du désamour, The Fabelmans, qui sort le 22 février dans les salles françaises, a irradié la critique depuis sa sortie qui y voit un film somme, entérinant le statut du cinéaste américain, ex-enfant terrible du box-office qu’on désignait il y a trois décennies comme le fossoyeur du cinéma artistique, en monstre sacré, descendant direct de John Ford et Stanley Kubrick.

Disons-le tout net, puisque nous l’avons vu, cet honne