Prenez un film de casse type Ocean’s Eleven, où d’ailleurs étaient déjà présents Matt Damon et Casey Affleck, interprètes principaux de The Instigators, et imaginez l’exact opposé : deux types que rien ne prédispose à être des malfrats acceptent de braquer la caisse noire du maire véreux de Boston. Bien loin des braqueurs tout en swing et en virtuosité de Soderbergh, ils traînent avec eux une sorte de maladresse intrinsèque et d’inadéquation délicieuse à tout ce qu’ils font, qui va les entraîner dans un imbroglio de situations vaseuses, voire absurdes. Ce qui est commun avec la série des Ocean’s en revanche, c’est le sentiment partagé que ces films sont faits en rigolant bien.
Blagues plus ou moins foireuses de quinquas
Matt Damon retrouve ici le cinéaste Doug Liman, avec qui il a redéfini le action hero des années 2000 (la Mémoire dans la peau, premier des Jason Bourne, en 2002), pour un film parfois en roue libre d’antihéros bras cassés à la désinvolture confondante. Cette fois, c’est Liman qui doit s’adapter à l’univers de Matt Damon, à ses amis de toujours (Casey Affleck sur l’écran et au scénario, son frère Ben à la production), à la ville de leur enfance (Boston) et, surtout, à leurs blagues plus ou moins foireuses de quinquas qui se font rire mutuellement depuis les bancs du collège. Le réalisateur, qui s’est souvent illustré par sa capacité à filmer les scènes d’action avec une agilité aérienne (de Jumper à