En irait-il de Hollywood comme des banques d’affaires ? A l’instar de Lehman Brothers à la veille de la crise financière de 2008, Disney semblait jusqu’à peu insubmersible. Au sommet du cinéma d’entertainment mondialisé (alignant, l’année précédant la pandémie, 8 des 10 films les plus vus au cinéma), la multinationale l’avait réinventé par le jeu des franchises déclinables et renouvelables ad nauseam, au point que l’on se demande sérieusement, chez les agences de notation autant que dans les rédactions des journaux, si sa domination n’allait pas durer jusqu’à la fin des temps. Erreur de parallaxe. Disney, pour une multitude de causes, parmi lesquelles cette fameuse hubris qui attrape tous ceux qui dominent leur domaine un peu trop longtemps, est présentement dans la sauce, et semble avoir perdu son mojo, et la formule de sa potion magique.
Mamours sororaux
C’est tout particulièrement le cas pour Kevin Feige et son gros bébé Marvel Studio, dont le système de longs métrages et séries interconnectés, copié par toutes les majors de Hollywood et au-delà, a fait croire à toute l’industrie que le film de super-héros était l’alpha et l’oméga du succès au box-office, et permis à Disney d’enchaîner les records pendant de longues, très longues années. Or depuis Black Widow, bazardé sur la plateforme Disney + aux USA en pleine crise de Covid, c’est comme si un grain de sable s’était infiltré dans la machine. En dépit de certains succès (