Dans la vague de films de super-héros, s’est imposé comme en BD le besoin de contrepoints aux boy-scouts et héros vertueux en cape. Des antihéros, des bras cassés, des anomalies (traduction : il y a un marché pour ça). Disney-Marvel a eu ses Gardiens de la galaxie (2015) sous la houlette de James Gunn (passé par l’usine à séries Z qu’est Troma), avec comme vedettes un arbre mouvant monosyllabique et un raton laveur parlant acariâtre, qui faisait cracher son fusil et sa boîte à jurons : un carton commercial et critique. Warner-DC s’y essaya avec Suicide Squad (2016) de David Ayer, sur le modèle du film de guerre type les Douze Salopards, et sa collection de criminels devenant héros malgré eux : un gloubi-boulga tonal, charcuté au montage et dont la seule révélation était Margot Robbie en Harley Quinn, clown meurtrier seule à même d’amener un brin d’imprévisibilité et de vrai mauvais esprit au tout. On boucle la boucle en 2021 avec Gunn se chargeant de ce The Suicide Squad, mi-suite mi-reboot tant il s’agit en fait du film qu’on nous avait promis en 2016.
Le couple Warner-DC est en mode yolo depuis qu’il a abandonné l’idée d’émuler l’univers partagé de Disney-Marvel (où tel film semble être un avant-goût du prochain comme dans un apéro géant permanent). Chaque réalisateur semble être maintenant libre de faire ce qu’il veut, sans songer aux synergies industrielles où il faut voir le film C pour mieux comprendre le film W. Fort de son succès sur les