« Mais je n’ai nulle envie d’aller chez les fous ! » se lamentait Alice chez Lewis Carroll, à l’adresse du chat souriant qui lui répondait : « Oh ! vous ne sauriez faire autrement ! Ici, tout le monde est fou. Je suis fou. Vous êtes folle. » Fou, Sean Price Williams l’est sans un peu lui-même pour avoir pris le conte au mot, semblant le revisiter au prisme d’une Amérique post-trumpienne dans The Sweet East. Lillian, son héroïne, qui a la nonchalance blasée de ses 16 ans, serait toute aussi folle. Faut-il vraiment l’être pour fuguer au milieu d’un voyage scolaire et suivre le premier étranger venu, embarquant pour une épopée pleine de périls le long de la côte est des Etats-Unis ? Inconsciente, certainement. Folle d’ennui surtout, pour cette vie confinée dans le Sud profond qu’on lui découvrira sur le tard, quand viendra l’heure de rentrer au bercail.
Interview
Premier film réalisé par Sean Price Williams, The Sweet East se révèle à la hauteur de l’intérêt que lui attirait d’emblée sa carte de visite de « directeur de la photo des frères