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Libération
Film de famille

«Tótem», Sol en cène

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A travers les yeux d’une petite fille, la Mexicaine Lila Avilés regarde avec douceur les travers d’une famille fantasque dont l’agitation cache une tragédie à venir.
Sol est incarnée par Naíma Sentíes. (Rezo Films)
publié le 29 octobre 2024 à 17h48

C’est le film de famille dans une grande maison, avec les drames et les histoires de chacun et chacune, rassemblés malgré tout, comme pour la dernière fois : presque un genre cinématographique en soi, modèle solide pour petites variations, décortiquant de par le monde les excentricités et les deuils de toutes les lignées bourgeoises. Cette architecture se trouve peuplée, selon les cinéastes, d’émotions plus ou moins sincères, de rapports plus ou moins grinçants. Dans le genre film maison de famille, Tótem de Lila Avilés se trouve des parcours, des raccourcis, des cachettes intéressantes. C’est au Mexique, sans doute quelque part dans la capitale, et le plan de la demeure et des rapports entre les convives est vu par les yeux de Sol, une fille de 7 ans qui se prépare à la perte qui les menace tous.

Au cours d’une journée, on suit à ses côtés les préparatifs de la soirée d’anniversaire de son père, Tona, un homme jeune, et artiste, se mourant de maladie. La fête, où pour finir se noueront et se dénoueront tous les fils (d’émotion, plus que de narration) tirés par le film, aura des airs de cérémonie d’adieu. D’ici là, Sol traîne dans les coins de la casa de son grand-père, un psychanalyste de mauvais poil à la voix de cyborg (il parle à l’aide d’un laryngophone). Elle circule entre ses tantes au bord d’être à bout, stressées par des préparatifs qui s’avèrent mal canaliser la tragédie en cours, l’énigme d’un père presque disparu, reclus dans sa chambre avec l’infirm