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Libération
Cinéma hongkongais

«Tout ira bien» de Ray Yeung, les malheurs du saphique

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LGBT +dossier
Le cinéaste hongkongais dépeint l’humiliation d’une sexagénaire lesbienne après le décès brutal de sa compagne, dans un territoire où le mariage pour les couples de même sexe est interdit.
Pat (Maggie Li) et Angie (Patra Au). (Nour Films)
publié le 31 décembre 2024 à 4h38

Tout ira bien, bien sûr que non. Tout n’ira pas bien, du tout, ou il n’y aurait pas de film, ce type de ciné releveur de torts : le film à sujet. Ou le film à message, le film entendant faire œuvre utile. Les bons sentiments et la bonne conscience font figure de revendications autoréalisatrices espérant par l’exemple faire avancer les choses et les mentalités dans ce monde inéquitable, poli et homophobe.

Après une jolie ouverture à Hongkong où chaque membre d’une même famille vit en harmonie, célébrant les mêmes fêtes autour de la même table en dépit des différences de valeurs, de générations, de standings et de l’homosexualité de la tante, jugée toujours inappropriée dans une société chinoise traditionaliste, Tout ira bien amorce sa descente honteuse et humiliée, où rien ne sera épargné à la compagne digne. Angie et Pat, couple de femmes la soixantaine épanouie, vivent depuis trente ans dans un vaste et bel appartement. Au détour d’un plan de ce bonheur domestique, Pat s’écroule, terrassée par un arrêt cardiaque. Angie se retrouve seule et même pas veuve – puisque le mariage est interdit entre personnes de même sexe à Hongkong.

Tout ira bien filme alors les répercussions d’être lesbienne sans aucun droit après le décès de l’âme sœur. Face à la famille de Pat, au départ conciliante mais que la perspective d’hériter de l’appartement – au nom de la seule défunte – dans