Misère de la comédie romantique. Ce qu’il en reste : une seule bonne idée d’ouverture entre tourtereaux contrariés dans les WC d’un Starbucks le temps d’un imbroglio pressé. Puis le quiproquo obligé, le générique, et Tout sauf toi tombe en panne sèche. Faiseur médiocre de sucreries, Will Gluck, croyant bien faire, édulcore les passages obligés de ce grand petit genre auquel le film s’efforce : la rom-com. Pour masquer un rabâchage dont on sait tout de même, à force, de quoi il s’inspire (Shakes«pire»), le film appuie la référence à Beaucoup de bruit pour rien dans un récit alignant les «riens» appliqués et mécaniques, sans faire de bruit du tout. Chacun se donne du mal à jouer les utilités, premiers ou seconds couteaux, à tour de rôle. Dans la maison de famille sur côte australienne, parentèles et couples mixtes s’embrouillent, les persos sont tous inexistants plutôt que fantaisistes, passés au rouleau à pâtisserie d’une écriture nulle. On a vu cent fois mieux en préparatifs d’un grand mariage (au hasard : le Mariage de mon meilleur ami). Ici les promis sont des promises, mais le duo de charme reste un gars, une fille, jouant à se détester ou à parodier Titanic (c’est pas drôle).
Sydney Sweeney et sa figure joliment louche, dans la lignée d’une Sandy Dennis et d’une Amanda Seyfried, n’a rien à jouer sinon un défilé de push-up à décolletés plongeants. Les costumes sont moches. Un simili-Ryan Gosling nommé Glen Powell, même musculeux avorton aux petits yeux rapprochés, passe les plats à sa partenaire avec force grimaces et réparties téléphonées, ni rom ni com.