Il y a deux M. Night Shyamalan : le réalisateur et le scénariste. Deux identités qui se livrent depuis vingt-cinq ans un combat féroce, la première se démenant par tous les moyens pour contenir la seconde, qui fait tout son possible pour noyer ses efforts sous des twists à répétition et des rafales de dialogues incohérents. Une tension que le cinéaste messiano-spielbergien a maîtrisée pendant une petite dizaine d’années, de Sixième Sens au Village, avant de se laisser submerger, dérivant jusqu’aux limites de l’autoparodie et tentant, en ultime recours, de fuir par une porte dérobée – la science-fiction, où il s’est engouffré sans succès avec le Dernier maître de l’air et After Earth. Avant de finalement accepter que ce combat, cette friction insoluble, n’était pas une tare mais une composante de son travail et qu’il ne servait à rien de la refouler – le récent Knock at the Cabin, casse-tête théorique aux manières épaisses et aux intentions floues, en était un parfait exemple.
De ce point de vue, son seizième long métrage, Trap, joue une main plus lisible : ici, rien à résoudre ni à gratter, c’est quartier libre pour la dissension, tout le monde a lâché la rampe et fait des pir