Il y a quelque chose de magnétique dans la figure de Bill Furlong, le charbonnier mutique de Tu ne mentiras point. C’est le premier rôle post-Oppenheimer, et donc post-oscar, de Cillian Murphy, qui troque le chapeau du physicien pour l’attirail d’un ouvrier irlandais en plein hiver 1985, gagné, après avoir été témoin d’une altercation sur le palier d’un couvent, par un indicible vague à l’âme. Peut-être celui d’un homme accompli qui, après une vie passée à travailler sans relâche pour bâtir son foyer, se trouve pour la première fois disponible à l’introspection. Le film ne lève d’abord que par touches éparses le mystère de cette affliction, restant tout entier concentré sur son personnage principal ; Cillian Murphy, lui, laisse le bleu glacé de ses yeux ouvrir un abîme chez Bill, figure de l’ombre toujours fourrée dans les caves noircies, que l’on peine à percer à jour.
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