Une fois qu’on les a vues, on n’oublie pas le charme radieux des photos noir et blanc prises par le portraitiste malien Malick Sidibé dans les années 60, à qui la fondation Cartier à Paris consacrait une grande rétro, un an après sa mort en 2016. Ce sont elles qui ont inspiré à Robert Guédiguian son vingt-deuxième film. Scènes de fêtes, jeux de plages et portraits en studio immortalisent les années yéyé du jeune Mali indépendant, ses nuits rock et funk, la beauté des noceurs glissés dans des pattes d’eph, croisant l’africanité et la mode occidentale. Le twist triomphe alors comme phénomène de masse jusqu’au bord du Niger. Sortir les sujets des photos, inventer ou extrapoler les histoires qu’elles contiennent, tel est le séduisant projet aux couleurs vives de Twist à Bamako – tourné au Sénégal pour des raisons pratiques, avec pas mal d’acteurs français. Rien qui donne envie, pourtant, de chercher des noises au film sur le plan de la probité documentaire. Le pacte de croyance qu’il met en place s’accorde bien trop avec la nature fabuleuse des photographies de Sidibé, créateur de mises en scènes déjà propices, semble-t-il, à
Sortie ciné
«Twist à Bamako» de Robert Guédiguian, les lendemains qui dansent
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Samba (Stéphane Bak) et Lara (Alice Da Luz Gomes). (TML)
par Sandra Onana
publié le 4 janvier 2022 à 21h05
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