Pour s’enfermer avec des lycéens au cinéma en 1985, les Américains avaient le Breakfast Club de John Hughes et les Japonais le Typhoon Club de Shinji Somai, beaucoup moins connu mais tout aussi important (sinon plus) dans son état des affres éternels de l’adolescence. Le grand Somai (1948-2011), cinéaste des années 80 peut-être trop éclectique pour être jugé honnête dans nos contrées lorsqu’il passe de la comédie yakuza (Sailor Suit and Machine Gun, 1981) au pur Roman Porno (Love Hotel, 1985) tandis que l’an dernier, le public français découvrait l’éblouissant Déménagement (1993) resté inédit chez nous. Vrai chimiste des hormones juvéniles à travers nombre de ses films peuplés de jouvencelles et jouvenceaux incompris, Typhoon Club en serait le précipité ultime. Cela commence par une superbe apparition : la quiétude nocturne de la piscine du bahut, soudain rompue par des naïades venues danser clandestinement sur la chanson Kurayami De Dance du groupe Barbee Boys. Ces scènes de nuit, filmées dans la pénombre et où la jeunesse s’ébat et s’épanche, sont courantes dans le film, dans un va-et-vient entre vitalité ado et ténèbres de la dépression et de l’âge adulte. La pluie, récurrente chez Somai comme l’était le soleil chez Ozu, y met aussi du sien, avec comme parox
Reprise
«Typhoon Club» de Shinji Somai trouve son second souffle
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Dans le film «Typhoon Club» (1985), de jeunes Tokyoïtes sont confinés dans leur lycée un soir de tempête. (Survivance)
par Léo Soesanto
publié le 5 juillet 2024 à 12h00
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