Le premier long-métrage de Maxime Caperan s’ouvre sur une captivante scène nocturne et silencieuse, l’intrusion de deux silhouettes dans le camion d’un routier, la prise d’otage et le dérapage qui s’ensuit. Quelque part en France, une nuit… On pense à Night Moves de Kelly Reichardt qui, dans un tout autre territoire, explorait la force d’un moment décisif, la concentration dans le passage à l’acte. Hélas, passé ce beau et sobre début, Un monde violent hésite entre deux films qui se neutralisent : d’un côté, la tragédie, ligne claire qui irait du premier au dernier plan vers la chute de deux frères, gangsters à la petite semaine tout destinés à se perdre dans cette combine foireuse de vol de smartphones ; de l’autre, le film policier en prise avec la société française, qui voudrait les inscrire dans un milieu dont il n’a en réalité pas grand-chose à dire. En choisissant l’époque des gilets jaunes, un événement politique encore tout frais dont chacun peut convoquer la mémoire et se souvenir de l’intensité, le réalisateur s’expose à dévoiler les faiblesses de son programme de film social trop studieusement écrit. La chose politique reste dissociée de l’itinéraire des frères, elle est uniquement un arrière-plan commode, un alibi pour faire vrai. Quant à la tragédie, elle aurait demandé des liens plus surprenants, plus forts, et c’est l’espoir que l’on nour
Cinéma
«Un monde violent» de Maxime Capera explose en vols
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Dans «Un monde violent», la chose politique reste dissociée de l’itinéraire des frères braqueurs. (UFO Distribution)
par Laura Tuillier
publié le 28 janvier 2025 à 17h00
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