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Palme d'or

«Un simple accident» de Jafar Panahi : à voir et à venger

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Filmant le dilemme de rescapés des geôles iraniennes croyant reconnaître, à l’ouïe, leur bourreau, le cinéaste dissident interroge ce qui distingue justice et revanche, croire et savoir, suggérer et montrer. Magistral.

Un ouvrier, une photographe de mariage, la future mariée, son promis et un type sanguin et remonté doivent décider du sort de l’homme qu’ils séquestrent. (Les Films Pelleas)
Publié le 30/09/2025 à 16h14

Ceci est un film. Et ceci est un premier film, le premier long métrage de Jafar Panahi sans Jafar Panahi à l’écran depuis quatorze ans. Depuis 2011 et Ceci n’est pas un film, précisément – lequel était son premier «non-film», réalisé après sa première arrestation par le régime iranien, et une interdiction de réaliser avec assignation à résidence l’empêchant de quitter le territoire. De surcroît, Un simple accident est le premier film de Panahi depuis le mouvement Femme, vie, liberté (son premier avec une actrice non voilée), lequel fit vaciller la république islamique, quelques mois après la seconde incarcération du cinéaste en juillet 2022.

Une grève de la faim entamée et la mobilisation internationale finirent par avoir raison de la répression des mollahs qui le libérèrent sous caution six mois plus tard.