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Violences sexuelles

«Une agression sexuelle filmée» : la projection à la Cinémathèque française du «Dernier Tango à Paris» annulée face à la polémique

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La diffusion du film de Bernardo Bertolucci, dans lequel Marlon Brando et le cinéaste ont piégé Maria Schneider pour tourner une scène de viol sans son consentement, indigne les militantes féministes, qui demandent une contextualisation de l’œuvre. Samedi, la Cinémathèque française a annoncé annuler la projection.
Marlon Brando et Maria Schneider dans «le Dernier Tango à Paris» (1972). ( United Artists)
publié le 13 décembre 2024 à 19h38
(mis à jour le 15 décembre 2024 à 11h07)

«Un temps d’échange avec le public, à propos des questions que soulève la diffusion du film, précédera la projection du Dernier Tango à Paris.» La note est apparue dans la journée de ce vendredi 13 décembre sur le site de la Cinémathèque française, comme pour éteindre les braises. L’événement aurait pu passer inaperçu. Sur les réseaux sociaux, la Cinémathèque française n’avait d’ailleurs pas particulièrement fait la publicité de sa projection, prévue dimanche 15 décembre à 20 heures, du Dernier Tango à Paris de Bernardo Bertolucci, dans le cadre de sa rétrospective Marlon Brando, anticipant probablement le caractère explosif de la chose.

Le film est en effet entouré par ce que la Cinémathèque présente comme une «odeur de soufre» dans son court résumé de l’événement. Référence à l’histoire terrible de Maria Schneider, abîmée durablement par le tournage lors duquel Bertolucci a décidé, sans son consentement et avec la complicité de Brando, de lui faire subir le tournage d’une scène de viol, dans laquelle l’acteur simule une sodomie avec une motte de beurre. «Je ne voulais pas que Maria joue son humiliation et sa rage, je voulais qu’elle les ressente», expliquait Ber