Ce film contient son propre symbole. Il est comme ce chien empaillé que la vieille dame bourgeoise jouée par Danièle Lebrun refourgue au très fauché Bruno (Jonathan Cohen) lors de la collecte menée par le mouvement écologiste qu’il a rejoint par un concours de circonstances. Tout mignon, sans vie, et bourré de thunes. Une scène d’épilogue défilant pendant le générique de fin révélera que derrière son regard vide, sous ses airs sans défense, l’animal mort est en effet plein à craquer de billets de banque, qui viennent rembourser par miracle une des nombreuses dettes d’Albert (Pio Marmaï), ami du précédent et autre héros d’Une année difficile, huitième long métrage des champions nationaux de la comédie à succès, Eric Toledano et Olivier Nakache, auteurs du méga-carton 2011 Intouchables (19 490 688 entrées en France). Leur film provoque la rencontre du surendettement et de l’engagement politique sur une table de taxidermie, d’après l’opération (ici, de scénario et de mise en scène) consistant à fabriquer, à partir de corps vivants et de forces vives, des drôles de cadavres ressemblants, au poil doux et attendrissant, mais qui restent bien sages, et n’aboient ni ne mordent.
Bruno et Albert, dans la dèche absolue, déclarés en faillite, jetés à la rue, se rencontrent à l’occasion du suicide du premier, se revoient dans un groupe de soutien aux personnes surendettées,