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Une Berlinale en pleine conscience

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Les dystopies et charges sociétales se suivent sans se ressembler dans cette 75e édition du Festival international du film de Berlin, aux prises avec le présent, du dérangé «Mickey 17» de Bong Joon-ho au méchant «Dreams» de Michel Franco, avant le lumineux «O Ultimo Azul» de Gabriel Mascaro.
Robert Pattinson et Robert Pattinson dans «Mickey 17» de Bong Joon-ho. (2025 Warner Bros. Entertainment )
publié le 16 février 2025 à 19h01

A quelques jours du scrutin fédéral allemand du 23 février où l’extrême droite compte sur un score historique, on pensait cette 75e Berlinale bien partie pour reproduire le climat explosif de l’édition 2024. Des graves dissensions de l’an dernier – boycotts en tous sens, mobilisations contre le parti aux sympathies néonazies AfD, condamnations par la classe politique des discours pro-gazaouis – aucune trace ne paraît à l’œil nu depuis le coup d’envoi du festival le 13 février. A la direction pour la première fois, l’Américaine Tricia Tuttle succède au tandem Carlo Chatrian (évincé non sans polémique) et Mariette Rissenbeek, avec pour mission de remettre la Berlinale dans le droit chemin et les bonnes faveurs des tutelles. Le tout sans trahir sa réputation de manifestation engagée. En réaffirmant son rôle de résistance contre «les idées répandues par de nombreux partis d’extrême droite» en topo d’ouverture, la nouvelle directrice s’est montrée au diapason de son compatriote Todd Haynes, président du jury, qui disait le «choc» du retour de Donald Tru