Inspirée de faits réels remontant à 2001, dont un documentaire portant le même titre (Next Goal Wins en anglais) a déjà été tiré en 2014, la nouvelle fantaisie bariolée de Taika Waititi retrace la tentative de sauvetage sportif par un entraîneur placardisé (Michael Fassbender) de la pire équipe de foot au monde : celle des îles Samoa qui perdit 31 à 0 un match contre l’adversaire australien lors des éliminatoires de la Coupe du monde pour l’Océanie. Assez vite, passé deux trois vannes drôles comme tout film de team loser en recèle, le fastidieux l’emporte : mise en scène sans nerfs, aucune exultation ne vient justifier l’oisiveté flâneuse, le je-m’en-foutisme jovial, pas d’effet de sabotage prenant appui sur la force d’inertie de cette fine équipe de traîne-savates. Même le film de perdants magnifiques se traîne.
Finalement il y a une façon pas bête de voir Une équipe de rêve pour en tromper l’ennui poli : l’envisager comme une version délavée et sans le moindre auteurisme de Pacifiction. Considérer Fassbender en alter ego peroxydé de Magimel séjournant dans les îles sous le vent, c’est jouable avec ou sans ballon. On peut à ce prix sourire au spectacle très mineur de cette Equipe de rêve, film de plage tendance beach soccer. Comme dans Pacifiction, le plus captivant tient à son tableau naïf dépeignant un personnage transgenre, femme annexe qui s’insinue peu à peu dans le paysage jusqu’à finir par le contaminer de son exotisme, à sa seule initiative timide : ici Jaiyah, là Shannah.