Empruntant la démarche dégingandée de Nanni Moretti, dont il convoque aussi les emportements enfantins et bouderies des alter ego passés, de Bianca à Aprile, Giovanni est un cinéaste dépassé par son époque. Il tourne dans la banlieue de Rome une fresque historique, retraçant les atermoiements éthiques d’une antenne du PC italien au moment de l’insurrection de Budapest en 1956, en imaginant le dilemme moral du responsable de la cellule Antonio Gramsci (joué par Silvio Orlando) qui a invité un cirque hongrois en guise de manifestation de soutien alors que les chars russes déferlent pour écraser le soulèvement. Giovanni a beau insister sur les moindres détails de son plateau, jusqu’aux bouteilles d’eau siglées Rosa Luxemburg, on ne le sent qu’à moitié intéressé par ce qu’il a organisé, rêvant plutôt de mettre en scène les décennies d’une vie de couple sur fond de chansons populaires italiennes.
Sa femme Paola (Margherita Buy), productrice de tous ses films, le délaisse pour le tournage du nanard ultra-violent d’un jeune cador, et finit par le quitter pour prendre un appartement ailleurs. Sa fille Emma (Valentina Romani) va se marier avec un septuagénaire, ce que, passé le choc, Giovanni comprend – c