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#MeToo

Violences sexistes et sexuelles dans le cinéma : la commission d’enquête élargie à l’audiovisuel, la pub et les victimes majeures

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La commission d’enquête sur les violences sexistes et sexuelles dans le cinéma, demandée par Judith Godrèche, ne se concentrera finalement pas sur les victimes mineures dans le cinéma, la mode et le spectacle vivant.
La députée Les Ecologistes Francesca Pasquini, à l'origine de la commissio d'enquête, le 9 mai 2023 à l'Assemblée nationale, à Paris. (Xose Bouzas/Hans Lucas. AFP)
publié le 10 avril 2024 à 12h32

C’est un élargissement considérable de sa mission. La députée Les Ecologistes Francesca Pasquini a annoncé que la commission d’enquête sur les violences sexistes et sexuelles dans le cinéma qu’elle a lancée en mars ne portera finalement pas seulement que sur le grand écran, le spectacle vivant et la mode, mais aussi sur l’audiovisuel et la publicité. Son champ d’enquête sera également élargi pour ne pas se concentrer uniquement sur les victimes mineures comme prévu, mais aussi les victimes majeures. Une annonce qui intervient notamment alors que le cinéaste Philippe Lioret est accusé par dix comédiennes d’agressions sexuelles et d’abus de pouvoir.

Si la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale a approuvé mardi 9 avril la création de cette commission d’enquête – en élargissant son champ d’investigation –, les députés doivent formellement approuver sa création le 2 mai.

Francesca Pasquini avait déposé le 14 mars une proposition de résolution demandant la création d’une commission d’enquête chargée «d’évaluer la situation des mineurs qui travaillent au sein des industries du cinéma, du spectacle vivant et de la mode», «d’identifier les mécanismes et les défaillances permettant d’éventuels abus et violences» sur ces enfants au cours de leur pratique professionnelle comme «dans les formations et dans les établissements préparant aux métiers exercés», et de «faire des recommandations». Cette proposition a été cosignée par 75 parlementaires de neuf groupes politiques différents.

Elle répond à une demande de Judith Godrèche, actrice devenue figure de proue de la lutte contre les violences sexuelles sur les enfants dans le cinéma depuis sa plainte contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon pour des faits de «viols sur mineur», entraînant l’ouverture d’une enquête préliminaire à Paris. Les deux cinéastes ont réfuté les accusations dont ils font l’objet, et Jacques Doillon a, lui, porté plainte contre l’actrice pour diffamation.