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Visions du réel, le docu dos au mur

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Le festival suisse romand a lieu en ligne et en physique. Une édition qui explore frontalement ce qui dans la réalité nous fait signe, ou de l’œil, quand tout se passe par écrans interposés.
«Searchers» de Pacho Velez.
publié le 16 avril 2021 à 23h04

Le festival de cinéma en ligne est-il une forme destinée à durer ? A Nyon, c’est le cas pour la deuxième année consécutive et pourtant, pas tout à fait puisque la deuxième partie du festival à partir du jeudi 22 avril fêtera un début de retour à la normale en Suisse avec des projections en salles. Il n’empêche : initiée par la pandémie de Covid-19, une fois les salles rouvertes, on peut imaginer les festivals, s’ils n’abandonnent pas les projections en présence d’un public, de cinéastes et d’équipes invités, donner encore simultanément accès à tout ou partie de leur programmation à des spectateurs absents, c’est-à-dire à un public plus large, retenu ou reclus ailleurs. C’est bien sûr forcé par les circonstances que Visions du réel, le festival international du film de Nyon, en Suisse romande, tourné vers le documentaire et dirigé par Emilie Bujès, fait pour la seconde fois le choix d’une édition numérique. Comme d’autres choses ces derniers temps, le Réel nous arrive ici en visio. Le temps est-il venu ou déjà passé de se demander ce que ça change – moins pour les spectateurs que pour les films, c’est-à-dire dans les films, dans leurs formes ? Les fragiles partages précédents entre cinéma et vidéo, entre cinéma et télévision, entre audiovisuel et téléphonie ont-ils encore cours – non seulement dans les modes de diffusion mais, en conséquence, dans la chair numérique des films ? Seuls les films sauront y répondre, si par chance on les capte quelque part sur la place du marché