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Vite vus : «Voyage avec mon père» et «Bergers»

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Un film gris-maronnasse où une journaliste new-yorkaise et son père survivant d’Auschwitz se rendent en Pologne, et une aventure humaine au lait de brebis bio AOP dans laquelle un publicitaire se reconvertit en berger.
Le duo insolite de la revenante Lena Dunham et de l’amuseur publique Stephen Fry, les deux errant dans les limbes du film. (Lukasz Bak/Haut et Court)
publié le 8 avril 2025 à 20h11

«Voyage avec mon père» de Julia von Heinz

C’est euphémisme d’écrire que le récit de Voyage avec mon père (Treasure en v.o.) est prévisible. Car une fois achevée l’exposition – Ruth, journaliste freelance à New York entreprend un voyage en Pologne avec son père, Edek, survivant d’Auschwitz qui n’a jamais remis les pieds dans son pays natal depuis qu’il a fui l’Europe pour les Etats-Unis – c’est comme un petit mécanisme qui se met en marche et le compte à rebours pour l’accompagner : quand et comment Edek va-t-il tomber le masque de clown triste pour laisser s’exprimer l’émotion ? En attendant que saute la soupape et que s’écoule l’humeur liquide, on s’octroie le loisir incertain de scruter les bizarreries de cette improbable production franco-allemande, déroulée au début des années 1990, soit à la préhistoire du tourisme mémoriel, et bâtie sur le duo insolite de la revenante Lena Dunham et de l’amuseur public Stephen Fry, les deux errant dans les limbes de ce film gris-marronnasse, le regard éteint, à la recherche, ou non, de leur gloire passée. O.L.

«Bergers» de Sophie Deraspe

On devrait pouvoir se fixer comme principe de ne pas se leurrer sur le potentiel d’un film adapté du roman autobiographique d’un publicitaire de Montréal qui décida de plaquer son bullshit job pour devenir berger en Provence – D’où viens-tu, berger ? de Mathyas Lefebure. Retour au grand air, âpreté du travail manuel, romantisme pastoral en altitude. Oui mais sur un pitch cousin en 2023,