Le titre du dernier film de Gaël Morel, Vivre, mourir, renaître, peut rappeler celui de Plaire, aimer, courir vite de Christophe Honoré. Autre évocation des années sida, autre formule pressée pour figurer l’urgence vitale, le principe d’un «sauve-qui-peut l’amour» avec la mort aux trousses. C’est à l’intérieur d’un trio amoureux que ça se passe, combinaison préférée de la fiction pour son dynamisme, et que l’intrigue prend le temps de déplier sur dix ans. Emma est en couple avec Samy, bisexuel, qui entame une liaison avec leur ami Cyril, jeune photographe à succès, rencontré sur le palier de leur appartement parisien. Les trois ont en commun de s’aimer, donc, et inventent une famille non conventionnelle autour d’un enfant à croquer. Puis se révèlent mourants, infectés par le VIH. Gaël Morel signe un de ces films en blue-jean qui rêveraient de mettre les années 90 en fiole, et qu’on leur appose la qualité de «films-tourbillons» (de la vie).
Ça consiste d’abord à se soûler de fête, de douceur et de plaisirs, pour mieux nous conquérir à coups de destins de personnages retranscrits à plein volume. Le risque est de céder à l’excès d’imagerie et d’y plaquer des