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Critique

«Vol à haut risque» de Mel Gibson, sans turbulences

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Courte parenthèse dans la carrière de Mel Gibson aux côtés de l’extrême droite américaine, le huis clos aéronautique coche les cases du thriller sans trop d’effort.
Michelle Dockery en US Marshal piégée au-dessus de l’Alaska. (Courtesy of Lionsgate)
publié le 22 janvier 2025 à 6h00

A droite, Mel Gibson, le réalisateur. Braveheart, la Passion du Christ, Apocalypto, Tu ne tueras point, l’Homme sans visage : cinq films amples, radicaux, vibrants, bourrins, ronflants, discutables, mais qui ont tous, à leur manière, laissé une marque. A gauche, Mel Gibson, l’acteur, révélation majeure des années 80 qui s’est installé courant 90 dans des pantoufles dorées avant d’entamer début 2000 une lente descente vers l’enfer du blockbuster en solde, de la franchise beauf et de la sortie direct-to-video, avec ici et là quelques rares sursauts (Traîné sur le bitume de S. Craig Zahler en 2018). Au centre, pont spirituel entre ces deux entités à la dérive : Vol à haut risque, film mis en scène par Mel Gibson gaulé comme un film dans lequel joue Mel Gibson.

L’US Marshal Madelyn Harris appréhende en Alaska un comptable veule et chouineur, témoin capital dans une affaire en cours. Elle le jette sans délai dans un avion affrété pour son escorte et ils se retrouvent bientôt tous deux à 30 000 pieds au-dessus des montagnes enneigées, seuls face à Daryl Booth, leur pilote, qui se montre de plus en plus invasif et inquiétant. S’ensuivent quatre-vingts minutes confinées à l’intérieur de l’engin, huis clos tu