On ne présente plus Hong Sang-soo, cinéaste le plus prolifique du monde, converti à un do it yourself radical qui l’amène à signer aujourd’hui l’écriture, l’image, la réalisation, le montage et la musique de ses œuvres, parfois miniatures, parfois décisives, en tout cas sorties du four de son imaginaire en flux tendu, et donnant ainsi un accès direct à son cheminement d’artiste. Si Walk Up s’inscrit plutôt dans la catégorie des films jalons, croquis de travail bichromique (trop ?) rapidement exécuté, et ne sera pas la meilleure porte d’entrée à qui ne serait pas familier du Sud-Coréen, il permet quand même de goûter son art de plus en plus concentré de la direction d’acteurs.
Ici, une poignée de fidèles se retrouvent autour de Kwon Hae-hyo – formidable alter ego du cinéaste, plein de malice et de fatuité mêlées – et de quelques nouveaux venus destinés à prendre de plus en plus d’importance : les jeunes Shin Seok-ho, déjà quatre films depuis la Femme qui s’est enfuie en 2020 et héros de In Water qui sortira en juin, et Mi-so Park, découverte dans Introduction, ici «fille de» introvertie qui lance la fiction. C’est par son arrivée dans l’immeuble conçu par une artiste (designeuse d’intérieur ? Ça ne sera jamais clair) en compagnie de son père, réalisateur donc, que le premier tronçon de