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Cinéma

«We Are Zombies», des morts pas assez vivants

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Dans un épuisant n’importe quoi, trois cinéastes canadiens mettent en scène une Amérique infestée de créatures très peu menaçantes.
Dans «We Are Zombies», des vivants cohabitent en paix avec des zombies ni cannibales ni agressifs dans une Amérique de l’après-invasion. (KARLJESSY)
publié le 31 juillet 2024 à 3h11

Derrière le pseudo RKSS, un trio de cinéastes canadiens zombies. Du genre à se nourrir sur la dépouille de la pop culture des années 80, du slasher à la farce type les Aventures de Buckaroo Banzaï en passant par les super sentai japonais, pour créer des films mashup aux noms transparents : Turbo Kid, Summer of 84… Adaptation libre d’un comic book de Jerry Frissen (scénariste passé rédacteur en chef du néo-Metal hurlant), We Are Zombies se donne à voir comme le rejeton de Braindead de Peter Jackson (1992), pour son gore joyeux et rigolard, et surtout de Shaun of the Dead (2004), dont il pompe le ton léger, les effets de montage, et le duo de Laurel et Hardy losers. Tout l’intérêt du film tient à son point de départ : une Amérique de l’après-invasion où les vivants cohabitent en paix avec des zombies ni cannibales ni agressifs. Des morts si peu menaçants qu’ils ont leurs défenseurs, qui préfèrent le terme de «mal-vivant» et leurs fétichistes (jusqu’à l’acronyme «zilf»). Ne pas imaginer pour autant qu’entre ce frémissement de discours sur les droits civiques et son Amérique dégling