Il aura donc fallu deux ans pour que la meilleure comédie américaine de 2022 débarque en France. Délai positivement surprenant, tant on était persuadés à ce stade que l’affaire ne traverserait jamais l’Atlantique. C’est-à-dire que «Weird Al» Yankovic n’a pas ici la même stature qu’aux Etats-Unis, où ce musicien-humoriste, qui a connu un énormissime succès dans les années 80 avec ses parodies de Michael Jackson et Madonna, est une figure incontournable de la culture populaire. Et si les clips de Eat It et Like a Surgeon (ses versions très personnelles de Beat It et Like a Virgin), ont aussi circulé en France à l’époque, leur impact a été fatalement limité par la barrière de la langue. Alors quand sort un biopic consacré au personnage, on peut comprendre que, même s’il est interprété par Daniel «Harry Potter» Radcliffe et enquille depuis sa sortie américaine les récompenses (une quinzaine à ce jour, dont deux Emmy), les distributeurs se montrent un rien frileux. D’autant que le biopic en question n’en est pas un, ce qui complique encore l’affaire – et la simplifie finalement aussi.
Dès la première scène – une réanimation aux urgences suivie d’une ressuscitation outrancière qui s’interrompt brutalement façon «laissez-moi vous raconter comment j’en suis arrivé là» avant d’opérer un rembobinage temporel – il apparaît en effet évident que «Weird Al» Yankovic (coauteur du scénario) a soumis l’histoire de sa vie au même traitement que l’ensemble de