Dans l’idéal, une exposition sur Werner Herzog devrait se nicher au Machu Picchu, ou dans une station météo en Antarctique – dans les paysages, avérés ou mentaux, qui sont le point de départ des films du cinéaste-explorateur. Mais après un passage à la Cinémathèque allemande à Berlin en 2022, l’exposition «Werner Herzog. The Ecstatic Truth» a trouvé refuge à Amsterdam, dans le spectaculaire bâtiment du bien nommé Eye FilmMuseum. Le cinéma de Herzog est bien une affaire d’œil et de regard, où l’émerveillement le dispute à l’effroi devant l’altérité et les environnements les plus lointains et extrêmes (comme le Sahara de son Fata Morgana, en 1971, filmé comme une autre planète). La vérité est celle d’une «extase» par-delà l’illusion du documentaire, quitte à mettre en scène les faits pour qu’ils «ressemblent plus à la vérité qu’à la réalité» (comme lorsqu’il recrée, en 1997, avec des acteurs les épreuves d’un prisonnier de guerre dans le docu Petit Dieter doit voler). «Quelle est la différence avec les fake news ?» se demandait à haute voix la conservatrice Kristina Jaspers lors de la présentation de l’exposition à la presse le 16 juin. C’est l’actualité d’Herzog, 80 ans, légendaire depuis les années 70, autant pour ses
Exposition
«Werner Herzog. The Ecstatic Truth», la grande évasion
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«Wodaabe, les bergers du soleil» (1989). (Christine Ebenberger/Deutsche Kinemathek)
par Léo Soesanto
publié le 24 juin 2023 à 17h18
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