Un rapide coup d’œil à sa filmographie ne le dit peut-être pas, mais Steven Spielberg et la comédie musicale, c’est une longue histoire. Pas l’ombre d’un film musical en cinquante ans de carrière et plus de 30 films, mais ce n’est pas faute de l’avoir toujours clamé haut et fort comme un rêve absolu. Au point d’en refiler en contrebande quelques bribes, l’air de presque rien, lors d’une scintillante ouverture pour Indiana Jones et le Temple maudit où Kate Capshaw poussait la chansonnette dans un club de Shanghai, tout droit sortie, en robe pailletée rouge, d’une fastueuse création d’Arthur Freed pour la MGM. Plus intrigantes et entêtantes encore, quelques scènes de la Couleur pourpre, saga chromo assez lourde censée introniser l’entrée du réalisateur de E.T. dans un cinéma plus «sérieux». S’y tenait à la périphérie une chanteuse de jazz à la flamboyante fêlure qui donnait au film ses plus beaux moments dont un en particulier, alors qu’elle marchait et chantait du bar à l’église et du blues au gospel, nous faisait caresser l’idée que ce premier «film d’adulte» raté était peut-être surtout une comédie musicale contrariée.
Mais choisir d’accoler son nom à cette œuvre-là, West Side Story, n’est pas anodin. Spielberg aurait pu choisir une histoire neuve, comme