Les garçons sont un peu fades, les filles sont formidables : voici ce qu’on retient de la jeune troupe au centre du West Side Story version Spielberg-Kushner, en 2021. Et au centre de la bande de filles, aux côtés de la jeune première Rachel Zegler (María), à l’ombre tutélaire surtout de Rita Moreno, qui jouait son rôle (Anita), dans la première adaptation de la comédie musicale en 1961, on trouve le volcan Ariana DeBose, 30 ans et une carrière jusqu’ici presque exclusivement dédiée à la comédie musicale sur scène (A Bronx Tale, Summer : The Donna Summer Musical) ou à l’écran (The Prom), qui crève l’écran dans toutes les disciplines (danse, chant, jeu) et dans tous les tons, de l’exultation à l’effroi. Métisse d’origine portoricaine, autoproclamée queer, elle est sans conteste la révélation du film. Elle a répondu à nos questions au téléphone.
A quel âge avez-vous découvert West Side Story ?
Je devais avoir 7 ou 8 ans. Je me revois, assise dans le salon de ma grand-mère, transportée par la femme en robe violette. Elle se mouvait de manière si belle, avec cet abandon téméraire, sublime. Et elle me ressemblait un peu. Impossible de la quitter du regard. Ça correspond aussi à ma découverte des comédies musicales. Je n’ai jamais joué dans une version scénique de West Side Story